E. Postpositions
228) a) Le hittite n'utilise pas de prépositions mais des postpositions. La délimitation par rapport aux adverbes et aux particules verbales est partiellement formelle.
b) Le hittite peut souvent exprimer les relations syntaxiques que l'on traduit habituellement par des prépositions au moyen des seules formes déclinées (sans postpositions) ; le Dat.-Loc. É-ri signifie sans postposition "dans la maison" et "vers la maison", et l'ablatif URU-az "hors de la ville".
c) α) La même construction est habituellement utilisée pour les questions "où ?" et "vers où ?" : ĜIŠBANŠUR-i piran signifie "devant la table" (où ?) et "devant la table" (vers où ?).
β) 1. On ne trouve de différence qu'entre HUR.SAĜ-i sēr "en haut de la montagne" et HUR.SAĜ-i sarā "vers le haut de la montagne".
2. On fait rarement la différence entre É-ri anda "dans la maison" et É-ri andan "vers l'intérieur de la maison", même si elle existe au sens strict.
229) La collision entre les notions "où ?" et "vers où ?" entraîne que la plupart des postpositions hittites régissent le datif-locatif. Quelques-unes régissent l'ablatif (à la question "d'où ?"), et il arrive que le génitif soit utilisé assez librement avec des postpositions. Les postpositions régissant l'accusatif sont très rares (pariyan, §233), et il n'en existe pas avec l'instrumental.
230) a) Les postpositions suivantes par exemple régissent le datif-locatif :
b) Toutefois, la plupart de ces postpositions régissent aussi le génitif : LUGAL-was piran "devant le roi", attas-mas appan "après mon père", annasas katta "avec sa mère".
c) On trouve aussi occasionnellement l'ablatif, que ce soit avec un sens particulier : URU-az katta "hors de la ville vers le bas", ou sans différence de sens : tuzziyaz appa "derrière l'armée".
231) tapusza (tapūsa) "le long de, à côté de" utilise le datif-locatif : hassi tapusza "à côté du troupeau, vers le troupeau".
232) a) parā "hors de" régit parfois l'ablatif : ĜIŠZA.LAM.GAR-az parā "hors de la tente".
b) Toutefois, on trouve aussi le génitif : KÁ-as parā "hors de la barrière".
Remarque : dans la locution Éhīli parā "dans la cour à l'extérieur", parā est un adverbe.
233) parranda et pariya(n), qui signifient tous deux "à travers" (ainsi que "excepté" et "contre"), se différencient par le fait que parranda régit le datif-locatif, et pariya(n) l'accusatif : aruni parranda ou arunan pariyan "à travers la mer".
234) iwar "à la manière de, comme" utilise le génitif : IN.NU.DA-as iwar "comme la paille".
Remarque : on utilise aussi mān avec le sens de "comme" sans cas spécifique.